Exposition du 22 septembre au 28 octobre 2018
À l’instar de la chrysalide qui se transforme en papillon, du pétale qui éclot du bourgeon, du serpent dont la peau part en lambeaux, l’homme mue. Naturellement bien sûr, tel est le cycle de la vie. Mais il mue parfois aussi de sa propre volonté. Pas forcément comme le caméléon d’ailleurs, dont le but est de se fondre dans le paysage. Mais davantage comme Protée, ce dieu marin issu de la mythologie grecque, qui prend la forme de ce qu’il aime; précieux don dont il use pour brouiller les pistes. Les Protée d’aujourd’hui eux, ne se cachent plus, ils jouissent pleinement de leur liberté pour se chercher, se découvrir, se métamorphoser. Le genre, l’origine, l’orientation sexuelle, et toutes les appartenances codifiées par lesquelles notre société est conditionnée, ne sont plus ce par quoi ils se définissent. Ainsi est leur choix. Piercings, tatouages, cheveux colorés, coiffés en crête ou crâne rasé, perfecto en cuir clouté et eyeliner prononcé… D’une saison à l’autre, ils deviennent autres. Ou plutôt, eux-mêmes ? Une identité au temps T, loin des carcans, dépassant les limites. Et au fond, n’est-ce pas très justement cela que l’identité ? Quand d’immuable elle devient mouvante, mystérieuse et assumée. Insaisissable Soi !