PRINTEMPS
BIRMAN

Mayko Naing
Nge Lay
Yadanar Win
Photographes anonymes

Exposition : 28 janvier - 19 mars 2023
Vernissage : samedi 28 janvier de 18h00 à 21h00
Ouvertures :
DU SAMEDI AU DIMANCHE 10H-12h30 / 16H-18h30
sur RDV : 06.64.84.06.01 / contact@hasy.fr

Printemps Birman présente 14 poètes birmans et rohingyas et 6 photographes, tous exilés, emprisonnés ou assassinés par les militaires depuis le coup d’État de février 2021. Leurs oeuvres sont des témoignages traversés d’étonnement, de colère et de détermination.

Préfacé par la romancière Wendy Law-Yone et dirigé par Mayco Naing et Isabelle Ha Eav, cet ouvrage entend donner voix aux poètes et photographes qui participent ou ont participé au mouvement de résistance civile connu comme «Myanmar Spring», sévèrement réprimé par la Junte au pouvoir.

Le contexte :

1er février 2021 : un coup d’État au Myanmar renverse le régime de Aung San Suu Kyi. L’armée prend le pouvoir et un mouvement de résistance civile déploie rapidement des actions. La junte réagit par la violence. Selon une ONG locale, début novembre 2021, plus de 1250 civils ont été tués et près de 7300 personnes sont en détention. Des tueries de masse, de nombreux cas de torture, des viols, des exécutions extrajudiciaires ont été rapportés, alors que l’armée de la Junte birmane continue de commettre des atrocités à grande échelle.

La révolution du Printemps birman :

Un an de répression n’a pas réussi à mettre à bas les espoirs de liberté en Birmanie. Les manifestations en réaction au coup d’État du 1er février 2021, et auxquelles les militaires ont répondu par la violence, se sont changées en guérilla aux quatre coins du pays. Un an qui a vu fleurir des voix de résistance, leurs auteurs parfois aussitôt fauchés par le régime.

Survie

Je ne veux pas être un héros,
Je ne veux pas être un martyr,
Je ne veux pas être un lâche non plus.

Je ne veux pas être un fou téméraire,
Je ne veux pas être quelqu’un d’insipide,
Je ne veux pas avoir honte de moi-même.

J’ai connu la liberté d’expression dont la langue a été coupée.
J’ai vécu les droits de l’homme en prison.
J’ai survécu pendant ces jours stériles…
Nous voulons en finir par nous-mêmes avec notre enfer.

Je ne veux pas être un politicien superficiel.
Je ne veux pas être un poète rêveur.
Je ne veux pas soutenir l’injustice.

S’il ne me reste qu’une minute à vivre,
Je veux la vivre
avec la conscience tranquille.

Khet Thi (1976-2021)

Mayco Naing

Née en Birmanie en 1984 et réside aujourd’hui en France.

Mayco s’est formée à la photographie alors que les universités étaient fermées par les militaires, en obtenant un emploi dans un studio photos pour 3$ par mois. Elle est désormais une photographe et une formatrice reconnue et a activement participé à toutes les sessions du Yangon Photo Festival en tant qu’organisatrice.

Elle a reçu plusieurs prix pour son travail personnel et a exposé à l’étranger.

Mayco Naing est une artiste photographe connue pour sa série de portraits intitulée Identity of Fear (Identité de la peur), qui capte l’esprit du temps de la génération birmane née à l’époque de la révolution de 1988.

Elle reçoit peu d’éducation, des valeurs conservatrices et elle atteint sa majorité sous un régime militaire répressif. S’appuyant sur sa liberté d’expression retrouvée et sur le désir de partager son expérience, Mayco espère pouvoir former un maximum d’artistes et de photojournalistes citoyens, notamment dans les régions où les minorités ethniques sont encore confrontées à des conflits armés.

Pour elle, l’art est non seulement un moyen d’expression avec lequel elle questionne l’état de la société Birmane, mais aussi un outil pour faire évoluer la place de la femme dans la société. Au coup d’état du 1er février 2021, Mayco est tout de suite descendue dans la rue pour photographier la population sur les barricades. Pour avoir exercé son travail de photojournaliste, Mayco et ses camarades ont été poursuivis par la junte militaire. Beaucoup ont été arrêtés, d’autres sont en fuite, Mayco est accueillie en résidence d’artistes, loin de son pays et de ses proches.

Nge Lay

Née en 1979 au Myanmar, Nge Lay est une artiste versatile qui s’exprime aussi bien avec la photographie, que la sculpture, les installations ou la performance. Sa pratique est centrée sur le questionnement de la représentation de la femme dans la société birmane. Past Present, Endless Story, Urban Story, la série qu’elle présente, date de 2013 et questionne l’incapacité du Myanmar à sortir des cercles vicieux empêchant tout progrès économique et social. Les évènements récents ont redonné toute leur actualité à ces oeuvres.

Ses oeuvres ont été exposées dans plusieurs musées notamment au Palais de Tokyo et au Musée d’art contemporain de Lyon en France, au Singapore Art Museum à Singapour et au Fukuoka Asian Art Museum au Japon.

Yadanar Win

Née en 1987 en Birmanie, Yadanar Win est artiste pluridisciplinaire. Intéressée très tôt par les échanges internationaux et grâce à ses études universitaires en anglais, elle rejoint en tant que membre collaborateur le New Zero Art Space en 2009. Elle participe à la scène culturelle non seulement en tant qu’artiste, mais aussi en organisant et en coordonnant plusieurs projets et échanges culturels. Son souhait étant de s’éloigner de la peinture et sculpture traditionnelles, très courantes dans la scène artistique birmane, elle expérimente avec son propre corps. Ses performances font souvent la critique de la situation politique en Birmanie ainsi que du rôle de la femme dans sa société.

Photographe anonyme

« Je suis née dans la dictature de la Birmanie – un pays qui a affamé nos rêves, nos espoirs et notre liberté. J’avais faim de m’exprimer, en tant que jeune de la nouvelle génération. Mais plus j’essayais de trouver la liberté, plus je comprenais que nous n’en avions pas.

Je crois que nous avons beaucoup d’histoires à raconter au monde.

Je suis un conteur, explorant et réfléchissant sur nos propres racines et notre propre voix à travers la photographie.

Suite au coup d’État illégal du 1er février 2021, la junte militaire continue d’utiliser des tactiques violentes et inhumaines pour effacer le visage, la voix et l’identité du peuple birman. Notre sécurité, notre voix, notre identité, notre avenir et notre liberté nous ont été injustement enlevés. On ne peut plus tenir un appareil photo, filmer ou prendre des photos librement. Les menaces de mort ne sont pas rares et nous avons perdu notre sens de la sûreté et de la sécurité.Losing identity questionne la liberté d’expression à travers le temps et les générations.»

Photographe anonyme

Photo-journaliste, il est condamné à de la prison après un slam de poésie. Il est actuellement emprisonné pour son travail photographique.

Photographe anonyme

Photo-journaliste, il suit les groupes de résistance armés : les forces ethniques rebelles et le People’s Defence Force (PDF), des milices citoyennes galvanisées par l’appel à la « libération » du pays par le Gouvernement d’Unité Nationale (NUG).

Photographe anonyme

Photographe, il réside en Birmanie. Il fait parti de Featured collectives, un collectif de photographes documentaires birmans.

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