Exposition du 23 novembre au 8 décembre 2019
Jocelyne Aubert est une photographe des plus discrète, très peu de personnes ont eu l’occasion de parcourir son travail photographique. Ses séries s’inscrivent dans un temps long, plusieurs dizaines d’années pour certaines. Elles ont toutes en commun la relation puissante et intime qu’entretient la photographe à ses sujets. Il n’est pas question ici d’étaler cette intimité mais de lire entre les lignes et pourquoi pas d’en créer de nouvelles. Cette série sur les épouvantails pourra ainsi nous parler de vie et de mort, du faire vivant, de solitude, de vulnérabilité, de coquetterie ou encore d’écologie… et de leur disparition lente et invisible de nos paysages.
Il étend ses longs bras au ciel
Embrassant les quatre saisons
Illusoire accolade insensorielle
Sur son torse vêtu de haillons
On l’a coiffé d’un feutre indigo
Maquillé des oraisons funèbres
Habillé d’oripeaux en lambeaux
Sur ses bois brûlés des ténèbres
Il n’est que ce garde-champêtre
Bouffon de la Reine des champs
Amusant sa cour de petits êtres
D’oiseaux railleurs l’assiégeant
Il ne fait plus peur qu’à lui-même
Lorsque son ombre sur les sillons
A ce reflet noir des âmes en peines
Egrènant leurs semences d’illusions
Reviendront les semailles futures
Doux chant éclairé des lampistes
Mais les brisants de son armature
Seront la mélopée d’un clown triste
Il ne connait que la caresse du vent
Le baiser en morsure du vil corbeau
La tendresse volant un cheveu blanc
D’une mésange dans son écheveau
Epouvantail des saintes terres vierges
Il regarde les étourneaux faire ripailles
Et de ses yeux priant devant un cierge
Coule à ses pieds une larme de paille
Pierrot De La Lune
tirages jet d’encre sur papier Canson® Infinity PhotoSatin Premium RC 270 g/m²