Exposition du 16 mai au 30 juin 2013
EDEN (PARCELLE) / Collaboration de Jérôme Maillet et Jérôme Héno.
"Dans le processus d’élaboration des images chaque artiste s’approprie les visuels de l’autre, les découpes, les combinent, les détériorent au profit d’une narration.
EDEN, fantasme de la conquête de territoires nouveaux.
EDEN s’attache ainsi à l’acte d’implantation et d’appropriation d’un espace pour un temps donné, tels les pionniers.
Avec la photographie comme point de départ, le binôme cherche à désamorcer la charge de réalité aujourd’hui attachée à l’objet photographique. Vider la photographie de son sens en la déstructurant, pour induire une nouvelle lecture."
« Le visible ne s’interprète qu’en référence à l’invisible.»
Pascal Quignard. Sur le Jadis
Ce travail est issu d’une collaboration entre deux artistes: Jéronimo & Eno. Dans le processus d’élaboration, chaque artiste s’approprie les visuels de l’autre. Les découpe, combine, déforme, détériore au profit d’une narration.
Parcelle, fantasme de la conquête de territoires nouveaux. Parcelle s’attache ainsi à l’acte d’implantation et d’appropriation d’un espace pour un temps donné, tels les pionniers.
Avec la photographie comme point de départ, le binôme cherche à désamorcer la charge de réalité et de temporalité aujourd’hui attachée à l’objet photographique. Vider la représentation photographique de son sens en la déstructurant, et évoquer une nouvelle lecture.
JERONIMO
La ville est pour moi un lieu dense, pluriel et cosmopolite et donc un territoire d’exploration. Je puise de la matière uniquement dans une iconographie issue de microcosmes, une pratique qui tire en partie ses racines du film « Brooklyn Boogie », où le sujet essentiel est de parler d’un quartier entier de New York, seulement du point de vue de l’intérieur d’une petite épicerie d’angle.
Mon but est d’explorer la dimension quotidienne de la ville et les pratiques urbaines qui lui sont liées. Je m’intéresse plus précisément au culte du « grigri », aux formes de superstitions, de petites habitudes, de « Leitmotivs », de manies ou d’objets qu’il faut posséder à tout prix et de rituels qu’on se sent obligé de faire pour rester équilibré. Les grigris sont l’expression même d’une individualité qui souhaite se protéger. L’humain dans toute sa complexité et ses croyances peut développer cette relation très personnelle et irrationnelle.
Plutôt que de les interroger, j’oeuvre en observant les individualités que je croise. Plutôt que de chercher à connaître leur histoire, je leur en invente une sur la base d’éventualités.
ENO
Dresser un catalogue du monde et de l’espace environnant, c’est une façon de me l’approprier. Il est alors discipliné, normalisé, standardisé, réduit à sa plus simple et dérisoire forme. À travers les principes d’abstraction, d’uniformité et de répétition, ces catalogues façonnent nos structures mentales et nous transmettent une certaine idée des lieux dans le monde.
Ces représentations ne sont jamais neutres, ou seulement abstraites. Lorsqu’elles paraissent neutres, c’est uniquement la malicieuse rhétorique de leur neutralité qui essaie de nous en persuader.